Maux par mots – Marie-Sophie Peytou
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mercredi 21 mai 2025 Livres
Qui sont ces hommes heureux ? et Qui sont ces femmes heureuses ?
Yvon Dallaire
Québec Livre

J’ai déjà rendu compte d’un ouvrage de cet auteur, Yvon Dallaire, que j’avais beaucoup apprécié : Qui sont ces couples heureux ? Je me suis donc lancée dans la lecture de ses deux ouvrages complémentaires.

Je dois avouer que j’ai eu beaucoup plus de mal à les terminer : ils comportent beaucoup de redites du livre principal (dont j’ai parlé il y a quelque temps:https://www.mauxparmots.fr/lire_ecouter_voir-33.html ). D’autre part, j’ai relevé de nombreuses répétitions à l’intérieur même de ces deux livres. Je dois avouer aussi avoir observé quelques simplifications et caricatures sur les différences entre les hommes et les femmes qui pourront agacer les féministes sourcilleux !
Néanmoins, il est aussi probable que mon métier de conseillère conjugale, avec mon bagage de connaissances théoriques et d’expériences, me rend plus difficile dans mes lectures…C’est un peu pour cela que, malgré ces défauts, j’ai décidé de vous en parler. On peut en effet y trouver de nombreux éléments de bon sens qui manquent cruellement à notre monde. En voici donc quelques pépites !
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Le plus intéressant est peut-être dans le titre même, qui est volontairement opposé au contenu : Qui sont ces hommes heureux parle…des femmes ; Qui sont ces femmes heureuses parle…des hommes. Pour l’auteur, et je suis parfaitement d’accord avec lui sur ce point, on est un homme (ou une femme) heureux quand on a compris que l’autre est…autre ! En fait, nous tenons là le secret de la réussite d’un couple : accepter d’être différents et arrêter de juger nos différences à l’aune de nos préjugés.
Cette observation que je fais très souvent lors des entretiens est souvent libératrice pour les couples. Voici par exemple un cas classique : face à une difficulté, une femme a besoin de parler pour faire le tour du problème et arriver à trouver une solution. Parler l’aide à y voir plus clair et à élaborer sa pensée. Un homme ne ressent pas tout à fait le même besoin ; il a souvent besoin de s’isoler pour trouver une solution tout seul. S’il en parle à un ami, c’est pour lui demander un conseil concret, une solution qu’il n’a pas réussi à trouver. Lorsqu’une femme parle d’un souci à son compagnon, elle attend avant tout une oreille attentive et compréhensive…alors que lui va s’évertuer à lui trouver une solution concrète. Il y a bien sûr déception de part et d’autre, puisque l’une accuse l’autre de ne pas l’écouter, et que l’autre ne comprend pas que ses efforts pour trouver une solution ne soient pas reconnus. Ce genre de petits épisodes, s’ils se répètent souvent, vont contribuer à éloigner les conjoints progressivement et à les persuader que l’autre ne les comprend pas.

Les deux ouvrages fourmillent de petits exemples qui touchent à tous les domaines du couple : la sexualité, le rapport au travail ou aux loisirs, l’éducation, l’amitié…A chaque fois, il s’agit de reconnaitre que l’autre réagit de façon différente de soi et que ce n’est pas forcément la preuve qu’il ne vous aime pas ou qu’on n’a pas trouvé le bon partenaire.
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J’en viens à la deuxième réflexion que ces livres m’ont inspirée : ils sont plein de bon sens et surtout, ils ne sont pas idéologiques. Ils s’appuient sur des observations, sur les dernières découvertes des neurosciences qui affirment que les hommes et les femmes sont différents (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas égaux en dignité !). Je suis de plus en plus attristée de voir combien certaines personnes que j’accompagne ne sont plus à l’écoute d’elles-mêmes, de leurs besoins, de leurs aspirations, de leurs désirs. J’entends par exemple des slogans sur l’égalité des sexes et je vois les personnes ignorer ce qu’elles sont réellement, quand elles ne nient pas carrément ces différences. Ce déni les rend malheureuses, car les discours idéologiques, cela va bien dans les dîners entre amis ou les manifs, mais cela ne convient pas forcément dans la vraie vie. Je pense à de nombreuses femmes qui aimerait s’arrêter quelque temps de travailler mais ne le font pas car « c’est important qu’une femme travaille ». Je pense à ces hommes qui n’osent plus être des pères, qui n’osent plus élever la voix devant leurs enfants car ils ne veulent pas être accusés d’être complices du patriarcat oppressif !
Accepter d’être une femme, accepter d’être un homme, accepter que ces différences existent et nous enrichissent mutuellement, c’est quand même bien plus intéressant que de vouloir « déconstruire » son conjoint comme le proposait récemment une militante politique dont je tairai le nom…


 
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