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Vie de couple Avec mon compagnon, nous sommes sans arrêt en train de nous disputer ; ces conflits minent notre vie quotidienne.  Je comprends bien que cette situation est inconfortable et que cela blesse durablement votre relation. De plus, lorsque les conflits se répètent trop souvent, vous n’avez même plus le temps de reprendre des forces entre deux disputes. Essayons de voir comment vous pourriez sortir de ce cercle vicieux. Je me suis inspirée en partie du livre de John Gottman dont j’ai rendu compte ici : https://www.mauxparmots.fr/lire_ecouter_voir-50.html 1 La première piste d’amélioration, c’est d’essayer de recréer des temps en couple, un peu hors du temps ; des moments « bulles », de pure détente, de plaisir partagé, où chacun reprend des forces. Les conflits épuisent notre réservoir émotionnel, notre confiance et notre énergie. Nous avons besoin de moments où les tensions s’apaisent, ne serait-ce que pour redécouvrir le plaisir d’être ensemble (un cinéma, un concert, une randonnée, une brocante, un restaurant…). Il va de soi que pendant ces "moments bulles", vous n'abordez aucun sujet qui fâche !  2 Ensuite, il est vraiment important d’identifier les croyances qui brouillent notre perception de l’autre : croyances que l’on a sur soi ou sur lui et qui, petit à petit, nous enferment dans une vision partielle de ce que fait l'autre. Par exemple, si nous avons cette croyance intime que l’autre ne s’intéresse pas à nous, tout ce qu’il dira ou fera sera interprété et viendra renforcer cette croyance. Rien de tel pour ensuite créer des disputes et des conflits. La moindre phrase sera interprétée comme une déclaration de guerre. Ainsi, lors d’une consultation de couple, une femme me dit d’un ton douloureux « je passe en dernier dans la vie de mon mari ». Lorsque je lui demande de me donner un exemple dans leur vie quotidienne, elle me raconte que le soir, lorsqu’il rentre, il commence par consulter son courrier avant de s’installer et de discuter avec elle de sa journée. A ce moment-là, le mari murmure : « C’est trop bête, je gardais le meilleur pour la fin ! ». 3 Les deux premières étapes sont une forme de prévention des disputes ; entrons dans le vif du sujet : comment faire lorsqu’un conflit nous oppose ? peut-être serait-il intéressant de faire le tri entre les problèmes solubles (ceux qui peuvent être résolus par un compromis : le lieu des vacances, la façon de gérer les tâches ménagères…) et les conflits permanents ( ceux dans lesquels l’opposition va perdurer sans réelle solution : avoir un autre enfant, les différences politiques ou religieuses, des caractères entiers et opposés…)  4 Lorsqu’un problème est soluble, il s’agit avant tout d’éviter d’être trop frontal. Choisissez déjà le bon moment pour en parler, en évitant les fins de journée où chacun est épuisé. Asseyez-vous l’un à côté de l’autre sur le canapé ou à l'extérieur et posez le problème devant vous au lieu de le mettre entre vous. Vous pouvez faire un exercice efficace : chacun prend une feuille de papier et trace deux cercles concentriques. Dans le cercle intérieur notez tous les aspects du problème sur lequel vous ne voulez pas céder, dans le cercle extérieur, tous les aspects sur lesquels vous êtes prêts à faire des concessions. Ensuite, échangez sur ce que vous avez écrit. Cela permet à chacun de manifester sa bonne volonté et aussi d’identifier les éléments trop importants pour que des concessions soient possibles. Cet exercice permet ainsi de défaire « la pelote de nœuds », de réaliser à quel point chacun campe parfois sur des positions absurdes juste pour ne pas céder.  5 Lorsqu’il y a un réel blocage et, semble-t-il aucune piste d’évolution, il me semble qu’un chemin de dialogue peut être trouvé à condition de ne pas chercher à résoudre le problème, mais d’arriver à en parler de façon sereine ; un jour, vous parviendrez à vivre avec cette différence sans en souffrir trop car vous l’aurez acceptée. Car aimer quelqu’un, ce n’est pas être toujours d’accord avec lui. Pour essayer de comprendre ce qui vous sépare, il est essentiel d’identifier le rêve caché qui se cache derrière le blocage. Ces rêves, chacun de vous n’en est peut-être pas conscient et en parler permettra à chacun de se sentir écouté et compris. Voici un petit extrait du livre dont je vous ai parlé précédemment : Loi n°6 : Surmonter les blocages. « Vous voulez des enfants, pas lui. Elle veut que vous veniez à l’Eglise avec elle, et vous êtes athée. Il aime rester à la maison, et vous rêvez de faire la fête tous les soirs. Si vous avez l’impression de lutter irrémédiablement sur un problème impossible à résoudre, cela peut vous rassurer de savoir que d’autres couples arrivent à gérer des conflits semblables avec détermination, en les traitant comme ils traiteraient une allergie virulente. Lorsque vous êtes bloqués, il peut vous sembler impossible de traiter votre problème comme la version psychologique d’un genou fragile avec lequel il faut apprendre à vivre. Mais vous pouvez y arriver. L’objectif n’est pas de résoudre le problème, mais de le déplacer, du blocage au dialogue. Un conflit bloqué restera sans doute perpétuellement un problème dans votre couple, mais un jour, vous pourrez en parler sans vous blesser réciproquement. Vous apprendrez à vivre avec lui. Pour sortir du blocage, vous devez d’abord en comprendre la cause. Que le problème soit lourd de conséquences, par exemple dans quelle religion élever vos enfants, ou ridicule, comme de savoir comment plier les serviettes de table, le blocage indique que certains de vos rêves ne sont pas satisfaits ou respectés par l’autre. Par « rêves », je veux dire tous les espoirs, les aspirations ou les désirs qui forment une part de votre identité, et qui donnent un but et un sens à votre existence. Ces rêves peuvent exister à différents niveaux. Certains d’entre eux sont très concrets (par exemple vouloir épargner une certaine somme), d’autres beaucoup plus profonds. Souvent, ces rêves plus profonds restent dissimulés, cachés sous des rêves terre à terre et plus facile à déceler. Ainsi, sous le rêve de gagner beaucoup d’argent se cache un profond désir de sécurité. » Extrait de l’ouvrage : Les couples heureux ont leurs secrets, par John Gottman (Pocket 2020) p276/277 J’ai bien conscience que ma réponse pourrait avoir bien d’autres développement…je vous invite à me recontacter si vous avez besoin de précisions. Et n’oubliez pas qu’une séance de conseil conjugal est un excellent moyen de mettre un tiers dans vos disputes et de passer de la confrontation à la négociation ! Lien permanant vers cette question : https://www.mauxparmots.fr/questions_reponses-20.html
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